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Si au départ, le cododo désignait uniquement le fait de partager un lit, les recherches en matière de santé et de sécurité ont permis de faire évoluer la notion, vers le « sommeil partagé ». Loin des dortoirs des colonies de notre enfance, où il était plus question de s’amuser que de dormir, « partager son sommeil » (et donc sa chambre) avec son enfant peut s’avérer source de bien-être pour tout le monde.
Cododo, plaît-il ?
En devenant parent, vous avez le privilège d’accéder à un nouveau vocabulaire, fait de termes plus ou moins obscurs, qui vous permettent de vous faire comprendre des seuls autres parents : « Toi aussi, tu as droit au terrible two ? », « Pour le portage, tu es plutôt sling ou mei tai ? », « Et les kamishibaïs, tu les commences à quel âge ? ». Bref, parmi tous ces termes que vous maîtriserez bien plus tôt que vous ne l’imaginez, se trouve le fameux cododo.
C’est un terme inspiré de l’anglais « co-sleeping », qui désigne le fait que les parents et les enfants en bas âge dorment dans le même lit. En pratique, de nos jours, le terme de cododo regroupe le partage de chambre, et le partage de lit.
Le cododo regroupe à la fois le partage de chambre (dans un couffin séparé par exemple) et le partage de lit.
Les recommandations officielles
En ce qui concerne le partage de chambre, le site du Ministère de la Santé indique que les 6 premiers mois (au minimum), il est recommandé de placer le lit de votre bébé dans votre chambre. (source : https://solidarites-sante.gouv.fr/prevention-en-sante/sante-des-populations/enfants/article/la-sante-de-votre-enfant-au-quotidien)
Cette recommandation est d’ailleurs assez récente – elle date de 2016 – et nous vient d’une étude de l’académie américaine de pédiatrie sur la mort subite du nourrisson, qui décrit l’environnement sain dans lequel doit dormir l’enfant, à savoir : « room-sharing without bed-sharing » (« On partage la chambre, mais pas le lit » – source: https://pediatrics.aappublications.org/content/pediatrics/138/5/e20162940.full.pdf).
C’est pour cette raison que le site du Ministère précise que les lits d’adultes ne sont pas recommandés pour le sommeil des tout-petits, y compris pour de courtes siestes. Toutefois, ce qui est valable pour un nourrisson ne l’est pas forcément pour un enfant plus grand.
Le cododo, on fait comment ?
Pour ce qui est des nourrissons, il est impératif de suivre les recommandations officielles : on ne partage pas son lit ! Il faut bien s’imaginer que le sommeil d’un jeune parent est loin d’être idéal, et que la fatigue accumulée peut être dangereuse pour le tout petit. Un sommeil dit d’épuisement est plus lourd que le sommeil habituel : les risques d’écrasement et d’étouffement sont accrus.
Plusieurs options s’offrent aux jeunes parents :
- Le lit de bébé dans la chambre: certes un peu encombrant, mais si vous avez de la place, c’est une solution idéale.
- Le berceau: encore mieux, car l’encombrement est moindre (et placé près du lit parental, papa ou maman épuisé peut bercer bébé « du bout du pied » tout en grappillant quelques minutes de sommeil salvatrices !)
- Les lits de cododo: ils se fixent contre le lit parental, dont ils deviennent une véritable petite annexe. Aucun risque de chute pour le bébé, car pas d’espace entre les deux lits.
- Le couffin de bébé posé dans le lit parental : mieux vaut avoir un lit bien large ; c’est une solution moins confortable pour les parents.
Le cododo, c’est bon pour le sommeil
Pour celui de l’enfant, d’abord. Les premiers temps, le sommeil de votre tout-petit peut être perturbé (cf. notre article « Comment endormir bébé plus facilement »), et le fait de dormir près de ses parents le rassure. On pense souvent à faire le silence quand l’enfant dort, mais il peut être parfois source d’angoisse pour lui !
Durant la grossesse, il n’a jamais connu de silence complet, on peut donc imaginer que le contraste le stresse. (Il existe d’ailleurs ce que l’on appelle les « bruits blancs », sorte de bruit de fond que l’on peut passer au nourrisson – il y a des peluches pour cela, ou même simplement des vidéos et bandes son sur le net)
Ensuite, il faut savoir qu’un bébé a tendance à caler sa respiration sur celle qu’il entend : en cas de stress ou de pleurs, entendre ses parents respirer aide à apaiser l’enfant qui peut se rendormir sereinement.
Pour les parents, ne nous mentons pas, c’est un peu plus compliqué. Tant que votre bébé ne « fera pas ses nuits », vous aurez un sommeil haché, et des cernes sous les yeux ! Mais partager sa chambre avec votre enfant vous facilitera la vie.
Le cododo peut aider bébé à dormir paisiblement, entendre la respiration de ses parents va l’apaiser et il aura tendance à caler la sienne sur le même rythme.
En cas d’allaitement, si vous optez pour le lit de cododo, il suffit de le fixer côté maman, et le tour est joué. Elle reste allongée, bébé contre elle dans son berceau, et elle peut a minima somnoler pendant que votre tout-petit tète. Idem pour le biberon (avec le chauffe biberon et les doses de lait préparées à l’avance sur le chevet, voire même biberon à température ambiante, certains bébés préfèrent !) vous pouvez sortir bébé de son lit, vous caler dans vos oreillers et le nourrir, avant de le changer rapidement (la serviette de toilette posée sur le lit fait un très bon tapis à langer) et de le remettre au lit. Le tout permettant à tout le monde de rester dans la pénombre de la chambre, ce qui facilite les choses pour se rendormir.
Et quant aux enfants plus âgés… Imaginez le milieu de la nuit, votre enfant arrive en pleurs à la porte de votre chambre, inconsolable parce qu’il a fait un cauchemar.
Deux solutions s’offrent à vous :
- Le raccompagner à sa chambre, vous asseoir au bord de son lit, le réconforter avec des paroles et des câlins le temps qu’il se rendorme. Cela peut prendre quelques minutes. Ou plus. Beaucoup plus. (Face de panda garantie le lendemain.)
- Lui offrir « l’hospitalité » dans votre lit. La chaleur des parents, les couvertures douillettes, les câlins, tout est là pour rassurer rapidement votre enfant qui se rendormira tout aussi vite. (Ou pas. Mais vous, oui. Vous n’êtes pas un parent indigne. Juste un parent à l’esprit pratique !)
Le cododo, ça crée des liens
Avoir son tout-petit près de soi quand il dort permet au jeune parent d’apprendre à mieux le connaître. Savoir s’il s’agite en dormant, ou s’il a un sommeil de pierre, observer les différentes phases de son endormissement… Et parfois, cela déclenche de sacrés fous rires à l’écoute des différents bruits que font ces petites créatures en dormant. Ronflements, petits cris, le manque de sommeil aidant, on peut passer de très bons moments !
Sans compter que rendormir son bébé tout contre soi, le sentir s’apaiser, caler sa respiration sur la vôtre, c’est un moment très particulier, intime, et précieux.
Et pour les plus grands, outre le « S.O.S. cauchemar », et le « S.O.S. enfant malade », le cododo c’est aussi votre enfant qui débarque dans votre lit pour vous faire un câlin, ou vous raconter une histoire, ou un truc super intéressant qui s’est passé hier (en fait, le mois dernier, mais non, c’était hier, et urgent de vous le raconter, aujourd’hui, dimanche, à six heures du matin). Ou simplement pour finir sa nuit, et se rendormir perpendiculairement à vous, en s’étirant de tout son long, et manquant de vous faire tomber du lit. À moins qu’il ne cale sa couche tout contre votre visage, parce que oui, c’est tellement plus confortable ! (pas pour tout le monde.) Et tous ces moments sont précieux, et un jour, ils finiront par vous manquer, alors ce serait dommage de ne pas en profiter !
Et après ?
A priori, certaines études démontreraient que les enfants qui ont connu le cododo seraient plus épanouis et indépendants que les autres. Vrai ou pas, il reste à noter que le cododo permet à l’enfant d’être rassuré, de se sentir entouré. Et nul besoin d’être scientifique ou chercheur pour se douter qu’un enfant qui n’est pas stressé tout petit a de plus grandes chances d’être serein et épanoui par la suite.
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